Le périphérique parisien passe à 50 km/h et perd une voie de circulation

Véritable tremplin pour les ambitions écologiques de la mairie de Paris en matière d’automobile, les Jeux Olympiques 2024 auront de lourdes répercussions sur le périphérique. Entre l’abaissement à 50km/h de cet axe urbain majeur et la mise en place d’une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, la question de l’impact sur la pollution et les temps de trajet des automobilistes se pose.

C’est donc la mise en place de deux mesures fortes qui accompagnera les Jeux olympiques de Paris 2024 : l’abaissement de la vitesse maximale sur le périphérique à 50 km/h et l’instauration d’une voie de « covoiturage ». Cette décision de la mairie de Paris va dans le sens de la politique écologique, et « anti-voiture », instaurée par Anne Hidalgo depuis son arrivée à l’Hôtel de Ville.

 David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge des transports, a souligné l’absurdité de transporter 80 kg dans une voiture de 1.000 kg. Avec cette mesure la mairie vise à réduire la pollution et les nuisances sonores, en particulier la nuit, pour les 500.000 personnes vivant à proximité du périphérique. Toujours selon David Belliard, cette limitation de vitesse n’impacterait que de manière marginale les temps de trajet et n’ajouterait que quelques dizaines de secondes, voire quelques minutes, aux parcours des Franciliens. En d’autres termes, le but ultime est de transformer le périphérique parisien « qui n’a plus vocation à être une autoroute urbaine ». L’homme politique ne compte pas s’arrêter là et porte également le projet de supprimer les SUV à Paris.

« Le but n’est pas de diminuer le nombre de trajets, estimé à un peu plus d’un million par jour sur le périphérique, mais le nombre de véhicules ».

David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des transports

Mise en place deux semaines après la fin des JO 2024

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Si la mairie annonce que ces mesures seront mises en place quelques semaines après la fin des JO, en réalité les franciliens perdront la voie du covoiturage dès le début des Jeux Olympiques. Petite nuance tout de même pendant l’événement, cette voie sera exclusivement consacrée aux sportifs, à l’entourage et aux officiels… et non pas au covoiturage.  

« Nous nous servirons de l’héritage des JO de Paris 2024 pour pérenniser cette voie réservée. Sans eux, il aurait fallu sans doute quinze ans de bataille culturelle pour y parvenir ».

Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo

En revanche, dans les semaines qui suivront la fin des Jeux, cette fameuse voie sera définitivement réservée aux voitures comptant au moins deux personnes, aux transports en commun, aux personnes en situation de handicap, aux taxis (même vides), aux VTC en course et aux véhicules de secours et de police.

Les usagers du périphérique profiteront toujours de 3 voies le week-end

Une fois définitivement mise en place, la voie réservée au covoiturage sera active aux heures de pointe, du lundi au vendredi de 7 h à 10h30 et de 16 h à 20h00. Cette restriction à deux voies pourra également être opérationnelle en cas d’accident ou de bouchons et sera signalée aux automobilistes par des losanges lumineux. Les contrevenants seront sanctionnés par des caméras vidéo dès la période des Jeux Olympiques. En revanche, bonne nouvelle pour les motards qui seront encore autorisés à circuler entre les files, une tolérance qui semblait menacée ces derniers temps.

Malgré les propos de David Belliard estimant les répercussions sur les temps de trajets des Franciliens anecdotiques, les automobilistes auront du mal à croire que l’axe routier majeur de la capitale, déjà saturé, ne souffrira pas de la perte d’une voie et de l’abaissement des limitations de vitesse. Le plus regrettable là-dedans serait de voir les bouchons augmentés, ce qui ferait automatiquement augmenter la pollution. Les mesures seraient alors contre-productives.

Un léger espoir de garder un périphérique limité à 70 km/h

Bien que le périphérique relève de Paris, Anne Hidalgo et son équipe doivent voir leur décision entérinée par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, qui est lui-même sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur. S’il reste donc encore un faible espoir de voir le périphérique toujours limiter à 70 km/h après les JO, la décision est en revanche définitive quant à la pérennisation de la troisième dédiée au covoiturage.

Pour mémoire, le périphérique, long de 35 km, entoure la capitale française depuis 1973. A l’époque la vitesse était alors limitée à 90 km/h. En 1993, la limitation baisse une première fois à 80 km/h, avant de baisser à nouveau en 2014 à 70 km/h. Puis, nouveau coup dur pour les automobilistes au second semestre 2024, quand la vitesse ne pourra plus excéder les 50 km/h requis en ville. Le doute reste permis quant à l’efficacité de ces mesures en matière de pollution de l’air et pollution sonore.

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