Rencontre avec Marc Langenbrinck

C’est la semaine dernière, lors de l’ouverture du salon de Francfort 2013 ( IAA ), que le photographe Arnaud Taquet a rencontré Marc Langenbrinck, le Directeur Mercedes-Benz Cars, Smart et Maybach ! Un échange privilégié qui a été l’occasion de passer en revue la marque à l’étoile…

Interview par Arnaud Taquet

Marc Langenbrinck, président mercedes, Mercedes-benz, smart, maybach, interview, salon de francfortArnaud Taquet : Après vous être rendu compte du succès indéniable lié aux Classe A et CLA, vous présentez aujourd’hui officiellement le Mercedes GLA. Peut-on s’attendre à de nouveaux modèles « raisonnables » dans cette gamme A ? 

Marc Langenbrinck : Il y aura cinq modèles « A ». La compacte a séduit un marché porteur et axé vers une clientèle jeune avec un style affirmé et un zeste de sportivité tout en restant polyvalente et économique. Le CLA suit clairement la tendance aujourd’hui, et nous croyons beaucoup au GLA pour l’année prochaine. A vous de deviner quels serons les deux modèles complémentaires…

A.T : Qu’en est il du SLK? 

Marc Langenbrinck : Rien, pour l’instant, le SLK a été restylé il y a peu et se vend toujours très bien. Nos priorités se dirigent à court terme bien plus vers les plus petits modèles ou à l’inverse, la gamme haute, plus en accord avec la tendance et la conjoncture actuelle. 

A.T : On constate ici à Francfort l’apparition d’un modèle de course issu du CLA 45 AMG. Comptez-vous l’engager sérieusement en compétition pour les 24H du Nurbürgring par exemple ou en WTCC ? S’en servir de base pour créer un championnat privé mono-marque à l’instar de Ferrari ( XX ) ou Lamborghini ( SuperTroféo ) ayant trouvé par ce biais un nouveau souffle de rentabilité ? 

Marc Langenbrinck : Le CLA est sûrement le modèle le plus équilibré et le plus apte à courir que nous ayions. Mieux réparti que la Classe A pour des qualités dynamiques plus bluffantes encore, nous n’avons pas longtemps hésité avant de travailler sur cette première monture de piste présentée ici pour la première fois à Francfort. Pour l’instant, nous excluons les 24H du Nürbürgring et plus encore le WTCC comme toutes les autres disciplines multimarques dans le sens où s’investir sur une si petite voiture là où la SLS réussit parfaitement serait presque inutile.

En revanche, nous gardons en tête l’idée d’un éventuel championnat « monomarque » mais notre engagement sera évidemment lié aux tendances, exigences et choix de nos clients. Quoiqu’il en soit, nous n’en arriverons sûrement pas au niveau des séries XX, bien trop élitistes ni au SuperTroféo demandant bien trop de temps et d’organisation en amont. Nous produisons d’abord des sportives de route. La compétition et le développement pour la piste de ces modèles est pour nous un luxe en termes de temps et de disponibilité que nous ne pouvons nous permettre. Nos volumes en série sont bien trop importants et même rassurants pour que nous soyons obligés d’en venir à ce type d’alternative pour devenir plus rentables. Quant à l’image sportive de la marque, elle est déjà largement promue par le biais d’autres voitures plus désirables et efficaces encore mais aussi et surtout par la F1 avec notre première saison depuis des années en temps qu’écurie à part entière.

A.T : Voyant la concurrence se faire de plus en plus menaçante qu’en est il du SLS ? Comptez-vous riposter face à l’arrivée de supercars comme la 918 Spyder, la LaFerrari ou encore la McLaren P1 ? 

Marc Langenbrinck : Oui. Nous pensons déjà avoir atteint un objectif en termes d’exclusivité et de performance avec le SLS BlackSeries. Le SLS a encore de beaux jours devant lui et il n’est pour l’instant pas question de le remplacer. En revanche, certains projets de supercars plus exotiques encore ne sont pas à exclure et d’autres évolutions de sportives existantes devraient voir le jour dans les mois à venir.

A.T : Peut-on alors s’attendre à l’arrivée de nouvelles déclinaisons BlackSeries ?

Marc Langenbrinck : On m’a fait remarquer qu’il n’existait pour l’instant pas de SLS Roadster BlackSeries durant la soirée d’ouverture du salon. Devant le succés du coupé, je pense que l’amélioration du Roadster s’avère désormais logique et presque inévitable. Concernant d’autres modèles, je n’en sais rien. Nous avons vu ce que Brabus a pu faire de l’A45, soit un chef-d’oeuvre mais l’Edition One semble déjà assez radicale en termes de style. Ce qui est certain, c’est que dans un futur trés proche, de nouveaux modèles AMG sont à venir, pour l’instant je crois que nous avons de quoi satisfaire un public laissé sur sa faim à la disparition de l’ancienne limousine S AMG et de la marque Maybach avec la nouvelle S63 AMG présentée lors de ce salon. 

A.T : La S63 AMG paraît en effet être une des grandes nouveautés de ce salon, mais plus encore, la S-Coupé première du nom vient perturber l’ordre établi de la gamme. Agira-t-elle désormais en temps que remplaçante du CL?  

Marc Langenbrinck : Oui. Le CL disparait réellement. Le conserver en même temps que le CLS et la nouvelle S-Coupé serait idéal en termes de notoriété et de variété de gamme, mais ridicule par rapport au marché actuel et aux volumes de ventes qui souffriraient alors d’une mauvaise répartition et rentabilité. Le CL a fait ses preuves par le passé mais sa clientèle semble s’essouffler. Aujourd’hui, nous devions positionner la remplaçante du CL soit de façon à la descendre en gamme, auquel cas elle aurait auto-concurrencé le CLS, soit de façon à en faire un coupé plus désirable encore. Notre choix a été fait, nous attendons la commercialisation pour vous faire part des objectifs de vente, mais autant vous dire que nous sommes résolument confiants.

Marc Langenbrinck

Marc Langenbrinck

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