Bientôt une caméra embarquée dans notre voiture ?

Avec l’idée d’installer des caméras embarquées à bord de nos petites autos, le débat sur les libertés individuelles risque de revenir sur les devants de la scène ! En effet, la France et l’Union européenne se sont lancées dans une réflexion autour de ces dernières qui, en filmant les trajets, devraient aider à définir les causes d’un accident. La question est : liberticide ou non ?

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Alors qu’au mois de juin dernier le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait demandé au Comité National de la Sécurité Routière (CNSR) de lancer le débat sur la question de l’intégration de boîtes noires à bord de nos voitures donnant la vitesse, la situation géographique et un enregistrement lors de comportements inhabituels du véhicule, une nouveau dispositif semble intégrer la réflexion : la dashcam (dashboard camera) ou caméra embarquée. Si ce second outil existe déjà en Russie et aux États-Unis, certains automobilistes français ont déjà passé le pas. En effet de nombreuses vidéos d’accidents russes se promènent sur internet  et prouvent leur utilité. Cependant, bien que le ministre de l’Intérieur parle de l’ensemble « boîte noire – caméra embarquée » comme d’un moyen « de connaître les événements techniques précédant de quelques secondes un accident« , certaines personnes vont certainement voir ce dispositif  comme une restriction des libertés individuelles !

La caméra embarquée – accolée au pare-brise ou au tableau de bord – filmant nos trajets devrait s’avérer particulièrement utile. En effet, ce dispositif permettra de définir objectivement les causes et les responsabilités d’un accident en cas de litige lors d’un accident évitant ainsi toute erreur possible des deux parties ou de l’expert. Une caméra ne ment pas et pourrait être recevable en cas de procès. C’est  bien son premier atout séduction ! Notons tout de même que les voitures de F1 ont déjà adopté ces deux dispositifs.

Les risques de la caméra embarquée

Selon le Figaro, certaines compagnies d’assurance émettent déjà leurs premiers doutes. Non seulement la caméra embarquée n’empêchera pas les accidents mais les constats à l’amiable fonctionne très bien. Sans compter que des automobilistes prêts à filmer leurs exploits en voiture pourraient bien enfreindre le code de la route. Selon les compagnies d’assurance les investissements qu’exigera la mise en place de dispositifs tels que la caméra embarquée ou les boîte noire pourraient être utilisés à une meilleure prévention routière.

Par ailleurs, bien que l’objectif de la caméra embarquée ne soit évidemment pas d’entraver la liberté de chacun mais bien d’établir la bonne foi des automobilistes en cas d’accident, ces enregistreurs pourraient également être perçus comme des mouchards entravant les libertés individuelles. Ce à quoi Manuel Valls rétorque que « ces instruments n’ont pas vocation à faire un historique des déplacements des conducteurs, mais simplement à connaître les événements techniques précédents de quelques secondes un accident « . Il nous reste plus qu’à attendre les premiers résultats de cette réflexion pour le premier semestre de 2014.

La caméra embarquée en Russie et aux États-Unis

En Russie la caméra embarquée est née d’une toute autre réflexion et visait davantage à lutter contre la corruption qui gangrène la police locale qu’à définir les responsabilités en cas d’accidents. Cependant lorsque les dommages excèdent les 25.000 roubles (600 euros), les deux conducteurs ne font plus un constat à l’amiable mais doivent obligatoirement appeler la police. C’est là que le bas blesse : un billet dans la poche de l’agent corrompu et l’autre automobiliste devient fautif.

Aux États-Unis, c’est une autre histoire, plus proche de celle que semblent approcher la France et l’Union européenne : depuis le 1er novembre 2012, tous les véhicules neufs sont équipés de caméra embarquée.


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